projets en cours
De nombreux projets de recherche sont conduits dans le cadre de la cohorte AGRICAN. Ils portent sur les facteurs associés aux cancers mais aussi à d’autres maladies (respiratoires, neurodégénératives, troubles de reproduction et du développement…) ou sur des populations spécifiques comme les jardiniers - paysagistes, les ouvriers des coopératives ou du secteur du bois… Par ailleurs des collectes de données complémentaires par de nouveaux questionnaires ou des prélèvements biologiques (sang, urines, cheveux, selles…) sont en cours chez certains membres de la cohorte pour mener de nouvelles analyses.
1) Le rôle des expositions agricoles, et en particulier de certains pesticides, dans la survenue de lymphomes non hodgkiniens (et de leurs sous-types) est étudié dans une thèse conduite par Amandine Busson, dirigée par Pierre Lebailly et co-encadrée par Séverine Tual de l’unité ANTICIPE (Université de Caen-Normandie). Ce travail est financé par une bourse de la Ligue Nationale contre le Cancer sur la période 2017-2020 et sera soutenu devant un jury au premier semestre 2021. Les objectifs principaux de ce travail sont i) d’étudier les cultures/élevages et les tâches associées aux lymphomes non-hodgkiniens globalement et pour les trois principaux sous types (principaux résultats présentés en pages 35 et suivantes du bulletin n°3), ii) d’étudier les effets de deux familles chimiques de pesticides sur le risque de ces mêmes lymphomes et iii) d’étudier les cultures/élevages et tâches associés à un lymphome plus rare, le lymphome plasmocytaire, en excès chez les agriculteurs de la cohorte.
2) Le projet PESTILYMPH, porté par Séverine Tual est financé par l’Agence Française pour la Biodiversité dans le cadre du plan Ecophyto2+. Il a pour objectif d’étudier les effets de l’exposition à deux familles chimiques de pesticides (les insecticides pyréthrinoïdes et les herbicides phytohormones) sur le risque de lymphomes, globalement et pour les principaux sous-types. Ce projet sera conduit sur la période 2021-2023.
1) Le lien entre les expositions professionnelles agricoles aux pesticides et les cancers de la prostate, du sein et de l’ovaire est étudié dans le cadre d’une thèse conduite par Marine Renier et dirigée par Pierre Lebailly dans l’unité ANTICIPE (Université de Caen-Normandie). Ce travail est financé par une bourse de l’école doctorale Normande, Biologie Intégrative, Santé, Environnement sur la période 2018-2021. La soutenance de cette thèse est prévue au cours du premier trimestre 2022. Les objectifs principaux de cette thèse sont : i) d’étudier les cultures/élevages et tâches associées au risque de cancers du sein et de l’ovaire et ii) d’étudier les effets des insecticides organochlorés sur le risque de cancer de la prostate.
2) Le second projet PEPS (Exposition professionnelle aux PEsticides en milieu professionnel agricole et cancers de la Prostate et du Sein) est porté par Pierre Lebailly et Mathilde Boulanger et financé par l’Agence Française pour la Biodiversité dans le cadre du plan Ecophyto2+. Il consiste à i) caractériser les expositions à cinq familles de pesticides à l’aide des informations obtenues dans les questionnaires complétés par les participants à l’inclusion et au premier suivi et croisées avec les informations de la matrice culture-expositions PESTIMAT ; ii) étudier les associations d’une part avec le cancer du sein, globalement et par sous types ( pour les insecticides pyréthrinoïdes et organophosphorés) et d’autre part avec les cancers de la prostate (pour deux familles d’herbicides : les chloroacétanilides et les urées substituées et une famille de fongicides : les triazoles). Des analyses seront menées en tenant compte de l’agressivité du cancer de la prostate. Ce projet sera conduit sur la période 2021-2023 et permettra également la réalisation d’une thèse sur l’exposition professionnelle à certains pesticides en milieu professionnel agricole et la survenue de cancers de la prostate et du sein, globalement et pour des sous-types particuliers. Cette thèse sera dirigée par Pierre Lebailly et co-encadrée par Mathilde Boulanger de l’unité ANTICIPE (Université de Caen-Normandie).
Un nouveau volet d’AGRICAN vise à poursuivre ces recherches à plus large échelle en s’intéressant à des marqueurs biologiques pouvant signer un endommagement de l’ADN ou une modification dite « épigénétique » de la séquence d’ADN. Pour cela, il est prévu de mettre en place des collections biologiques à partir des participants d’AGRICAN, en débutant par deux secteurs agricoles spécifiques (maraîchage en plein champ ou sous serres et viticulture). Ce travail est mené notamment dans le cadre d’une thèse d’Université conduite par Poppy Evenden dirigée par Raphaël Delépée et co-encadrée par Matthieu Meryet-Figuière de l’unité ANTICIPE (Université de Caen-Normandie). Cette thèse portera sur les effets génotoxiques et épigénétiques des expositions professionnelles agricoles et leur lien avec le développement de cancers. Les travaux sont financés par une bourse de l’école doctorale Normande, Biologie Intégrative, Santé, Environnement sur la période 2019-2022. Les objectifs principaux sont : i) analyser l’endommagement de l’ADN par la technique du test des comètes et des modifications épigénétiques parmi les membres de la cohorte du Calvados, ii) mettre en place une cohorte de maraîchers issus de la cohorte AGRICAN (avec l’accord d’un comité d’éthique) et iii) étudier les liens éventuels entre biomarqueurs et risque ultérieur de cancers. Ces nouvelles collections biologiques seront constituées grâce à un financement de la Ligue Nationale contre le Cancer (Nationale et Comité de la Manche) et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) dans le cadre de la Phyto-Pharmaco-Vigilance.